Jusqu'à ce jour, les essais en vol avaient été réalisés par les équipes de sauvetage opérationnelles, qui interviennent sur les opérations SAR (Search And Rescue) en France. Nous savions que le système était fonctionnel, mais avant un déploiement officiel au sein de l'armée de l'air, il faut dans un premier temps obtenir un acte technique officiel pour essais en vol, que nous avons eu au mois de septembre pour les 3 types d'hélicoptère suivants:  Caracal, Puma, et Fennec.

Puis l'équipe de Marque Hélicoptère doit ensuite réaliser des essais en vol officiels pour caractériser les performances de notre équipement, valider s'il fonctionne correctement, s'il est fiable dans la duréede toute la mission, et s'il répond aux attentes de l'équipage. 

Les premiers essais en vol ont été réalisés la semaine dernière sur Caracal, sur la base aérienne de Cazaux. Nous avons formé l'équipe à l'interface pendant une petite heure, puis ils sont partis en mission d'entrainement avec différents scénarios : fonctionnement avec ou sans la 3G, avec ou sans les antennes radio, deconnexion du Bluetooth, du GPS, de la 3G, etc... L'objectif est d'évaluer tous les cas de fonctionnement, et vérifier que l'application continuer de fonctionner et d'anticiper les éventuelles pannes ou pertes de connexion. Deux vols ont été réalisés pour pousser le système dans ses derniers retranchements, un de jour et un de nuit.

Les prochains essais en vol auront lieu le mois prochain sur hélicoptère PUMA en Corse, et sur FENNEC à Orange. Ce premier bilan concerne uniquement les essais sur Caracal.

Un système particulièrement fiable

Premier retour d'expérience et gros point fort remonté par l'équipage : le système est extrèmement fiable. Durant toutes les phases de vol, ils n'ont eu aucun plantage de l'application, tout a fonctionné sans problème. Le commandant de bord avait un smartphone à sa disposition pour communiquer avec un sauveteur au sol. Il n'a eu aucun soucis pour appréhender l'utilisation du système, bien qu'ayant été formé uniquement à son usage une petite heure avant le vol. Pour ceux qui connaissent la complexité des système aéronautiques et les difficultés de mise en oeuvre, c'est une véritable plus-value qui a été remontée par l'équipage : simplicité de mise en oeuvre, simplicité d'emploi,  et une formation réduite à son utilisation. Cela peut sembler anecdotique, mais c'est un réel plus car les équipages dédiés au sauvetage changent régulièrement en fonction des missions, il n'y a donc aucune perte de temps ni aucun coût de formation, donc un gain financier pour le client final.

 Extrait d'une des missions de vol, vue par le centre de secours

Le bilan médical, une véritable plus-value

Helitracking a été pensé par des sauveteurs, pour des sauveteurs, et plus particulièrement pour des docteurs. Nous avons réalisé plusieurs dizaines de sessions de travail avec des médecins civils et militaires, pour élaborer une interface de saisie du bilan médical qui soit simple, intuitive, et adaptée au travail du sauveteur. Il fallait auparavant entre 15 et 30 minutes pour réaliser un bilan médical et le transmettre à l'hôpital par le canal de communication vocal, avec toutes les contraintes de compréhension de la liaison radio. Ce bilan était réalisé par le docteur au sol, remonté au commandant de bord dans l'hélicoptère, puis transféré au centre de secours qui devait ensuite l'envoyer au centre de soins : 4 personnes pour faire circuler le message, certaines n'étant pas médecin, c'est autant de chances d'obtenir un bilan médical erronné.

Désormais, HELITRACKING fournit une interface permettant de saisir le bilan médical en moins de 5 minutes et de le transmettre à toute la chaine d'intervention : hélicoptère, centre de secours CROSS ou RCC, hopital, médecin. Et le système garantit que le bilan est fiable, sans aucune perte d'information.

 
Exemple de bilan médical remonté par le médecin au sol, vu par le centre de secours et l'hôpital

Une liaison de données efficace et sans faille

Dans ce type d'opérations, la difficulté principale réside dans la faibilité de la communication car l'hélicoptère vole à basse altitude. Afin de garantir une couverture de 99% du territoire, nous avons combiné deux sytèmes qui se complètent : le réseau GSM d'Orange, qui couvre une grosse partie du territoire Français et fonctionne particulièrement bien en altitude (entre 100m et 2 km), mais marche moins bien au sol dans certaines zones. Pour pallier ces pertes de réseau au sol, nous avons ajouté une petite antenne radio portative qui se couple aux smartphones, et permet de reconnecter le sol avec le bord. Un mécanisme de relai radio a été mis en place : un message émis depuis le sol par les antennes (hors 3G) sont relayés au C2 qui est en vol et capte la 3G, pour les retransmettre ensuite au centre C2 et à l'hôpital.

L'objectif des essais en vol est d'évaluer la fiabilité de la connexion : que se passe-t-il si l'antenne se déconnecte, si la 3G n'est pas accessible, si le blutooth est coupé ?... Les différents scénarios ont été réalisés, voici une synthèse rapide.

En cas de perte de connexion radio ou 3G, le système est prévu pour qu'il n'y ait aucune perte de message. Il a rempli son rôle à la perfection : si un message envoyé par l'un des acteurs a été perdu, les autres sont prévenus par une alerte "message manquant - renvoi en cours". Les messages "perdus" ont ainsi été renvoyés et reçus en moins d'une minute dès que la connexion réseau a été retrouvée, il n'y a donc eu aucune perte de message, là encore confirmant la fiabilité de notre solution.

Une des questions que nous nous posions concernait la portée réelle de notre antenne radio, en usage à l'intérieur de l'hélicoptère : est-ce que la structure de l'hélictopère perturbe le fonctionnement, quelle est la portée réelle ? L'équipage a donc coupé la 3G, et fonctionné uniquement avec les antennes, suivant les différents axes possibles en réalisant des cercles de diamètres variables autour  des sauveteurs au sol. Nos petites antennes ont réussi à communiquer jusqu'à une distance d'un kilomètre, confirmant les premières mesures que nous avions faites. La puissance d'émission n'est que de 0.5 Watt, la portée pour donc être allongée en augmentant la puissance (possible jusqu'à 5W sur les dernières antennes donc laissant imaginer une portée de 5 km avec le masque de la structure hélico). Néanmoins, la portée de 1 km est suffisante dans le cas d'opérations SAR car l'hélicoptère est rarement au-delà de cette distance, sachant également qu'elle est complétée par la liaison 2G / 3G / 4G que l'on retrouve sur une grosse partie du territoire (les antennes radios ne sont présentes que pour pallier ces trous dans le réseau 3G). 

La communication sur le réseau GSM a été particulièrement optimisée pour ne nécessiter qu'une très faible bande passante : chaque message ne fait que quelques octets, donc une simple connexion Edge suffit à faire transiter les messages, il n'est pas nécessaire d'avoir la 3G ou la 4G pour communiquer, un "petit filet" de communication suffit.

Autre point important : les antennes ne perturbent pas le réseau radio de l'hélicoptère. Ceci avait été validé en début d'année par la DGA-TA, qui avait mené des tests en chambre anéchoïde, les tests en vol ont donc confirmé ces résultats.

La géolocalisation des équipes au sol, indispensable pour la sécurité du personnel

Durant le test, les sauveteurs au sol ont décidé de s'aventurer en pleine forêt sans indiquer leur position à l'hélicoptère. Par cet exercice, il fallait valider l'intérêt de la géolocalisation des équipes lorsqu'elles n'ont plus de contact visuel avec l'hélicoptère. Leur position a été trackée par l'application et remontée à l'hélicoptère, qui était parti faire un tour à plusieurs dizaines de km... Le pilote a réussi à retrouver le personnel au milieu des bois en quelques minutes, bien que n'étant pas en visuel direct : cette fonctionnalité a été remontée comme une véritable plus-value pour la sécurité des personnes au sol. 

La connexion avec le centre de secours, un atout indéniable pour la réussite de la mission

HELITRACKING est prévu pour dialoguer avec un centre de secours, que ce soit le RCC (secours aériens) ou le CROSS (secours maritimes) ou autre. Le suivi par le centre de coordination des secours a également été jugé d'un grand intérêt. A tout moment, les personnes en charge du suivi de la mission ont un retour immédiat de l'oépration en cours, ce qu'ils n'avaient pas auparavant car l'hélicoptère vole à basse altitude et donc se retrouve sous la couverture radio et radar. Le centre de secours a également une vision de la position de l'hélicoptère en temps réel et donc identifie immédiatement la localisation du sinistre quand l'hélicoptère l'a découverte. Cette information permet ensuite de faire converger l'ensemble des secours vers cette zone de manière efficace et précise.

Les évolutions du système

Le retour d'expérience a également été enrichissant pour nous qui développons le système : l'utilisation en opération nous fait remonter de nouveaux besoins exprimés par l'équipage, que nous prenons en compte pour les versions suivantes de l'application. Le gros avantage d'HELITRACKING est qu'il est développé sur des smartphones Android et à base de technologies Web : ceci nous permet de mettre à jour l'intégralité du système en quelques semaines pour répondre aux demandes d'évolutions de nos utilisateurs, et redéployer très rapidement une nouvelle version à distance.

Prochains tests...

Les prochains essais en vol seront réalisés en Corse, en zone montagneuse, sur hélicoptère PUMA. Nous vous tiendrons bien évidemment informés du déroulé en publiant un petit RETEX comme celui-ci. Si vous avez des questions, la page Contact est à votre disposition pour nous envoyer vos messages. Vous pouvez également nous suivre sur http://www.facebook.com/helitracking et https://www.instagram.com/helitracking  pour avoir plus d'informations.